Le Patineur d'Henry Raeburn, une icône de l'art écossais, serait un tableau d'Henri-Pierre Danloux
9/3/05 - Attribution - Raeburn-Danloux - Attributions et désattributions sont le lot commun de l'histoire de l'art. Mais il est assez rare qu'un tableau célébrissime, dont l'auteur est reconnu depuis toujours ou presque, voit l'identité de celui-ci remise en cause de façon vraisemblable. Ce fut le cas jadis de L'homme au casque d'or alors de Rembrandt, aujourd'hui d'un de ses suiveurs anonymes. C'est aujourd'hui le tour du Skater1 (Le Patineur), portrait du révérend Robert Walker glissant sur le lac de Duddingston. Il ne serait pas d'Henry Raeburn comme on le pensait, mais d'Henri-Pierre Danloux. Si l'affaire, révélée par Stephen Lloyd, conservateur à la National Gallery d'Edimbourg où est conservée la toile, fait depuis quelques jours les gros titres de la presse anglaise, l'hypothèse n'est pas nouvelle. Olivier Meslay, conservateur au musée du Louvre, spécialiste de la peinture britannique et d'Henri-Pierre Danloux, était sans doute le mieux placé pour nous parler de ce sujet. Il rappelle que le premier à avoir avancé le nom de Danloux à propos de ce tableau fut Alastair Laing. La provenance de l'oeuvre - les exécuteurs testamentaires de Raeburn - et la tradition familiale des propriétaires constituaient les seules bases de l'attribution à ce peintre. Lors de l'exposition Raeburn, qui eut lieu en 1997 - et dont la couverture du catalogue représentait Le Patineur - nombreux furent ceux qui constatèrent que celui-ci ne correspondait pas aux autres tableaux de l'artiste écossais2. En revanche, il s'insère bien dans la manière de Danloux, à l'exception - toujours selon Olivier Meslay - du côté « vide » de l'arrière-plan. Rappelons qu'en 1792, le portraitiste français, très lié à la famille royale, dut émigrer à Londres et retrouva le Comte d'Artois à Edimbourg en 1796 où il reçut de nombreuses commandes de l'aristocratie écossaise (Lord Gordon, le duc de Buccleuch, lord Duncan,...). Il ne retourna en France qu'après 1802. Cela prouverait une nouvelle fois, nous a expliqué Olivier Meslay, que « Danloux3 est un artiste ahurissant dans ses compositions. On ne peut pas dire qu'il est inégal, car il est rarement mauvais. Mais il a des éclairs de singularité qu'on ne retrouve pas forcément chez d'autres peintres à cette époque ». Le conservateur conclut en se réjouissant que le doute soit enfin révélé publiquement, et par un Ecossais : « Le Patineur est très important pour le musée d'Edimbourg et pour tous les Ecossais. On retrouve cette figure sur les sacs du musée, les puzzles vendus dans la boutique et même sur les nouvelles portes du bâtiment. Ce n'était pas facile pour un conservateur français de soulever le problème. Maintenant, on va pouvoir en discuter. Nous espérons pouvoir organiser, avec Michael Clark, une exposition Danloux en 2009 ou 2010, à Edimbourg, Londres et Paris. Cela permettra de confronter tous les tableaux. »1. Huile sur toile. 76,2 x 63,5 cm.
9/3/05 - Attribution - Raeburn-Danloux - Attributions et désattributions sont le lot commun de l'histoire de l'art. Mais il est assez rare qu'un tableau célébrissime, dont l'auteur est reconnu depuis toujours ou presque, voit l'identité de celui-ci remise en cause de façon vraisemblable. Ce fut le cas jadis de L'homme au casque d'or alors de Rembrandt, aujourd'hui d'un de ses suiveurs anonymes. C'est aujourd'hui le tour du Skater1 (Le Patineur), portrait du révérend Robert Walker glissant sur le lac de Duddingston. Il ne serait pas d'Henry Raeburn comme on le pensait, mais d'Henri-Pierre Danloux. Si l'affaire, révélée par Stephen Lloyd, conservateur à la National Gallery d'Edimbourg où est conservée la toile, fait depuis quelques jours les gros titres de la presse anglaise, l'hypothèse n'est pas nouvelle. Olivier Meslay, conservateur au musée du Louvre, spécialiste de la peinture britannique et d'Henri-Pierre Danloux, était sans doute le mieux placé pour nous parler de ce sujet. Il rappelle que le premier à avoir avancé le nom de Danloux à propos de ce tableau fut Alastair Laing. La provenance de l'oeuvre - les exécuteurs testamentaires de Raeburn - et la tradition familiale des propriétaires constituaient les seules bases de l'attribution à ce peintre. Lors de l'exposition Raeburn, qui eut lieu en 1997 - et dont la couverture du catalogue représentait Le Patineur - nombreux furent ceux qui constatèrent que celui-ci ne correspondait pas aux autres tableaux de l'artiste écossais2. En revanche, il s'insère bien dans la manière de Danloux, à l'exception - toujours selon Olivier Meslay - du côté « vide » de l'arrière-plan. Rappelons qu'en 1792, le portraitiste français, très lié à la famille royale, dut émigrer à Londres et retrouva le Comte d'Artois à Edimbourg en 1796 où il reçut de nombreuses commandes de l'aristocratie écossaise (Lord Gordon, le duc de Buccleuch, lord Duncan,...). Il ne retourna en France qu'après 1802. Cela prouverait une nouvelle fois, nous a expliqué Olivier Meslay, que « Danloux3 est un artiste ahurissant dans ses compositions. On ne peut pas dire qu'il est inégal, car il est rarement mauvais. Mais il a des éclairs de singularité qu'on ne retrouve pas forcément chez d'autres peintres à cette époque ». Le conservateur conclut en se réjouissant que le doute soit enfin révélé publiquement, et par un Ecossais : « Le Patineur est très important pour le musée d'Edimbourg et pour tous les Ecossais. On retrouve cette figure sur les sacs du musée, les puzzles vendus dans la boutique et même sur les nouvelles portes du bâtiment. Ce n'était pas facile pour un conservateur français de soulever le problème. Maintenant, on va pouvoir en discuter. Nous espérons pouvoir organiser, avec Michael Clark, une exposition Danloux en 2009 ou 2010, à Edimbourg, Londres et Paris. Cela permettra de confronter tous les tableaux. »1. Huile sur toile. 76,2 x 63,5 cm.
4 commentaires:
Merci beaucoup pour ces précisions, je connaissais cette oeuvre mais non son auteur ni la polémique qui s'y attache !
Oui c'est amusant que les "experts" se trompent...et que un peintre n'a pas forcement envie de s'exprimer de la même facon d'une fois sur l'autre...
je rajoute que peu importe qui l'a peint...l'important est l'émotion qu'il procure quand on le regarde non ?
Il patinait... Sur une jambe, il patinait...
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